Des incertitudes en toile de fond pour le concours général du Mouton Charollais au Salon de l'agriculture…

Pendant une semaine, l’Organisme de Sélection du Mouton Charollais a une nouvelle fois assuré la promotion de la race au Salon de l’agriculture. Le point culminant a été le concours général qui s’est tenu le lundi 24 février après-midi.
66 moutons se sont affrontés sous les yeux experts d’un jury composé de Guy Porterat de Grandvaux, d’Étienne Debarnot de l’Allier et de Romain Ferrière de la Corrèze. À Paris, la race a une nouvelle fois donné lieu un très joli concours avec des mâles et des femelles de très haut niveau et un nombre de participants qui se maintient, se félicitent les organisateurs. Le nouveau président Denis Berland a co-animé le concours avec Aline Bonnot, directrice et Claire Debrut, technicienne à l’OS. Il a notamment voulu mettre à l’honneur le travail des éleveurs, dont le renouvellement des générations est assuré dans les rangs de l’OS a-t-il illustré. Une base de sélection qui a su se féminiser aussi avec deux éleveuses en compétition cette année : Sandrine Meunier des Bizots et Marie-Claude Garnier de Chenôves. Le bémol de ce concours général, c’est que le public n’était pas aussi nombreux qu’on pouvait l’espérer, regrettent les organisateurs.

Succès de la vente de béliers « multiraces »

Cette année, l’OS a eu à organiser une vente en ligne de béliers de prestige multiraces. À l’initiative du Mouton Charollais, cette vente aux enchères était commune aux races suffolk, rouge de l’Ouest, île-de-France et berrichon du Cher. Douze béliers ont été mis en vente et onze ont trouvé preneurs à des prix allant de 900 à 3.200 €. C’est un succès pour cette première, fruit d’une remarquable collaboration entre cinq races bouchères. Plusieurs animaux ont été achetés par des étrangers. Le bélier proposé par l’OS Mouton Charollais a été vendu à un éleveur de la Creuse.
Au lendemain du salon, les responsables de l’OS se félicitaient de voir une bonne dynamique maintenue. Mais derrière l’affichage de circonstance de ce rendez-vous obligé, c’est un bilan mitigé qui ressort de cette semaine de communication frénétique.

Sur fond d’inquiétude

Sur place, beaucoup d’éleveurs de différentes races, se sont montrés très inquiets, rapporte Aline Bonnot. Les cours élevés des agneaux ne se concrétisent pas vraiment dans des achats de génétique, déplorent la plupart des OS. Un constat préoccupant pour ces dernières qui, depuis la réforme du règlement zootechnique européen, ont du mal à joindre les deux bouts, privées des subventions passées et alors qu’on les incite « à vendre de la prestation » en même temps que leurs missions administratives explosent, déplore la directrice de l’OS Mouton Charollais.
L’autre préoccupation omniprésente concerne le sanitaire. « L’export est un véritable cauchemar cette année », confie Aline Bonnot. « Nous avons des demandes de pays de l’Est, mais personne ne nous répond sur le protocole sanitaire à tenir », s’agace Denis Berland, le président de la race. Ce contexte a des conséquences économiques pour les éleveurs, mais aussi sur les OS raciales. Et l’on attend avec appréhension les chiffres de l’impact dans les élevages…

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