Complètement chèvres !
La commission des agricultrices a clôturé l’opération Fermes ouvertes par sa traditionnelle journée des Lauriers d’Or. Vendredi 23 mai, les élèves de primaire (CP et CE1) des écoles de Viré et de Jules Ferry à Mâcon sont venus passer la journée au Gaec de la Gravaise à Montbellet.

Ce qu’il y a d’émouvant chez les enfants, c’est de voir leur enthousiasme sincère et leurs yeux briller. Et les 47 enfants débordaient d’énergie, passant d’un atelier à l’autre vendredi entre les deux sites du Gaec de la Gravaise qui les accueillait dans des conditions optimales. L’atelier sur la découverte des graines, sur les citations agricoles, le jeu de l’oie revisité ou encore la fabrication de beurre à partir de crème — et pas n’importe laquelle, une crème fraîche épaisse AOP d’Isigny – étaient tout autant appréciés que la visite des bâtiments avec les animaux de la ferme, sur cette exploitation en élevage bovin lait et caprin. « On n’était encore jamais allé dans une ferme caprine », se réjouissait Hélène Doussot, d’avoir pu combler ce manque. La commission des agricultrices de la FDSEA fêtait ainsi la fin de son opération Fermes ouvertes. Le point d’orgue de la journée étant le spectacle, préparé de main de maître le matin même. Avec « mémé Colette » qui avait confectionné de nouveaux costumes – spécialement pour l’occasion à base en partie de poils de boucs -, les enfants s’amusaient à être dans la peau des animaux ou celle des agriculteurs et agricultrices. Avec quelques messages au passage faisant référence à l’actualité, commission des agricultrices oblige. Ainsi, le spectacle s’intitulait « on va finir chèvre » en référence à l’administratif s’empilant et aux lois et règles contradictoires qui avaient poussé les agricultrices à manifester en 2024. Autre message délivré lors du spectacle musical, comme un conte d’autrefois, le retour des loups en Saône-et-Loire qui est invivable pour les éleveurs et leurs troupeaux. Dernier message qui était aussi mis en avant, notamment par le Gaec de la Gravaise, le fait que ce sont les agriculteurs qui nourrissent les populations et qu’après le Covid, beaucoup de nos concitoyens semblent à nouveau l’oublier.
Un apprentissage ludique donc, parfait complément au travail pédagogique scolaire. Pour le professeur de l’école de Viré, Jonathan Clos, « tout au long de l’année, on travaille sur les espaces naturels et la biodiversité. Ici, il y a des bâtiments avec des animaux et on va pouvoir en discuter en classe », expliquait-il vouloir aborder maintenant les animaux à la ferme et « de petits contes d’enfants qui font le lien avec la ferme ». Pas sûr que l’école Jules Ferry à Mâcon ait les mêmes chances avec visiblement des enfants beaucoup plus citadins qui avaient du mal à faire le lien entre le lait, la crème et les fromages ou beurre. C’est donc une réelle chance pour eux de sortir de Mâcon, avec le soutien financier de la Commission. Les enfants sont repartis le sourire aux lèvres ayant appris le travail des agriculteurs à chaque saison et avec quelques goodies offerts par les partenaires (Département, Groupama, MSA, Cave de Lugny…).
L’opération Fermes ouvertes de la Commission des agricultrices reste donc un outil essentiel de communication positive et éducative. À noter aussi la présence d’Anne Robin, présidente des agricultrices de Haute-Saône, et membre de la Commission nationale des agricultrices. Et la présence d’Élisabeth Roblot, en charge du tourisme au Département, et qui donnait la parole « en cette journée des femmes » à Carine Lalanne, conseillère départementale. Cette année, en raison des budgets publics en baisse, seulement 1.529 enfants de Saône-et-Loire ont pu avoir des bus pour aller visiter 62 fermes, que la présidente de la Commission tenait chaleureusement à remercier pour leur implication.